OpenAI veut remplacer l'iPhone, la transformation de Google, la "super app" d'Airbnb

Et aussi: Apple fait marche arrière – Microsoft tente d'éviter une amende en Europe

Cafétech
5 min ⋅ 23/05/2025

Tous les vendredis, l’édition hebdomadaire de Cafétech vous propose un tour d’horizon des principales actus tech de la semaine écoulée.

Bonne lecture et bon week-end.


| GRAND ANGLE |

OpenAI rachète la start-up du designer de l'iPhone pour remplacer les smartphones

Chez Apple, Jony Ive a acquis ses lettres de noblesse avec le design de l’iPhone. Il cherche désormais à concevoir le produit qui remplacera le smartphone de son ancien employeur. Pour y parvenir, il peut désormais compter sur la puissance financière d’OpenAI. Mercredi, le spécialiste de l’intelligence artificielle générative a officialisé le rachat d’io, la start-up créée par l’ancien de Cupertino. L’opération se chiffre à 6,5 milliards de dollars – en réalité 5 milliards en actions, car OpenAI détenait déjà 23% du capital. Si cette somme est astronomique pour une société très secrète qui ne dispose encore d’aucun produit, elle illustre les convictions de Sam Altman, le patron du concepteur de ChatGPT, déjà impliqué dans le projet, qui estime que l’IA va provoquer un changement radical des usages, des smartphones vers de nouvelles plateformes.

Échec de l’AI Pin – Sam Altman n’est pas le seul à prédire la fin des smartphones. Mark Zuckerberg a ainsi investi des dizaines de milliards de dollars dans le metaverse, un monde virtuel sur lequel les gens devaient se connecter avec des casques de réalité virtuelle ou des lunettes de réalité augmentée. Sa vision ne s’est jamais matérialisée, mais l’essor de l’IA lui ouvre de nouvelles possibilités. Moins convaincu, Apple a tout de même lancé le Vision Pro, associé au concept d’informatique “spatiale”. Google réinvestit aussi dans le domaine. Plusieurs start-up ont parié sur l’IA générative pour définir l’après-smartphone. Sans grand succès. Après avoir levé 230 millions de dollars, Humane n’a pas convaincu avec son AI PIn, qui a été un immense flop commercial. Elle a depuis été avalée par HP. Star éphémère du CES, le Rabbit R1 est tombé dans l’anonymat.

Écouteurs et lunettes – Malgré ces deux échecs, Jony Ive reste confiant. “Les produits que nous utilisons pour accéder à des technologies inimaginables datent de plusieurs décennies, explique-t-il dans une vidéo publiée par OpenAI. Il est donc tout simplement logique de se dire qu’il doit forcément exister quelque chose au-delà de ces terminaux hérités du passé”. L’ancien d’Apple, qui a quitté le groupe de Cupertino en 2019 pour lancer son propre studio de design, ne fournit cependant aucune indication sur ses travaux. Selon le Wall Street Journal, io a conçu plusieurs prototypes, dont des écouteurs et un “appareil avec des caméras” – peut-être des lunettes connectées, devenues tendance grâce à l’IA“Jony m’a récemment donné l’un des prototypes de l’appareil. Je pense que c’est l’objet le plus incroyable que le monde ait jamais vu”, assure Sam Altman

Lancement en 2026 ? – Les deux hommes ont commencé à discuter de l’après-smartphone à l’ère de l’IA générative il y a deux ans. “Cette technologie mérite tellement mieux”, assure Sam Altman. La start-up io a été lancée en toute discrétion l’an passé par Jony Ive et d’autres anciens d’Apple. Son existence n’avait jusque-là jamais été officiellement confirmée. En décembre dernier, OpenAI est entré dans son capital. Mais pas Sam Altman. Le fonds Emerson Collective fait aussi partie des investisseurs. Celui-ci est dirigé par… Laurene Powell Jobs, la veuve de l’ancien patron d’Apple. L’entreprise avait déjà recruté une équipe de 55 employés, notamment des ingénieurs hardware et software. Chez OpenAI, leur mission sera de concevoir “une famille de terminaux” pensés pour l’IA, explique Sam Altman. Rendez-vous est déjà donné pour “l’an prochain”.

Pour aller plus loin:
– Grâce à l’IA, les lunettes connectées deviennent tendance
– Démarrage raté pour l’AI Pin, la broche d’IA qui doit remplacer les smartphones


| UN MESSAGE DE MATIS |

Diversifiez votre patrimoine avec un actif qui traverse les crises: l’art contemporain

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À noter: ces performances passées ne présagent pas des performances futures. L’investissement dans des actifs non cotés présente un risque de perte partielle ou totale du capital investi.

*Données actualisées au 31 mars 2025. Performance nette investisseur : montant reversé à l'investisseur, net de tout frais et brut de fiscalité, qui correspond à la différence entre le prix de cession de l'œuvre et son montant d'acquisition, auquel sont retranchés les frais afférents à la commission de la galerie, les taxes et les frais de Matis.


| EN BREF |

Google accélère sa transformation vers l'IA générative

Bousculé par les offensives d’OpenAI et par les ambitions de Perplexity, Google veut reprendre la main. Mardi, au cours de sa conférence annuelle I/O, le géant américain a dévoilé une nouvelle fonctionnalité, baptisée “AI mode”, similaire à ce que proposent les chatbots d’intelligence artificielle générative. “Une réinvention totale de la recherche”, promet Sundar Pichai, son directeur général, qui souligne que les internautes souhaitent désormais poser “des questions plus longues et plus complexes” que les requêtes traditionnelles sur Google. Cette option commence déjà à être déployée aux États-Unis pour tous les utilisateurs. La société ne communique pas sur une date de lancement en Europe. Mais celui-ci ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois, en partie à cause des contraintes liées au Règlement général sur la protection des données.


Comment Airbnb veut devenir une "super app" de la vie quotidienne

Airbnb ne veut plus se contenter de louer des logements de vacances. La semaine dernière, la plateforme américaine a relancé son offre d’“expériences”, des activités à réaliser pendant un séjour. Et elle a surtout dévoilé une nouvelle fonctionnalité permettant de réserver des “services”. Dix catégories sont disponibles au lancement: chef à domicile, plats préparés, massage, manucure ou encore coach sportif. Plus de 10.000 offres sont déjà proposées dans 260 villes et dans 30 pays. “Les voyageurs choisissent les hôtels pour leurs services. Ils choisissent Airbnb pour les logements. Désormais, nous allions les deux”, justifie Brian Chesky. Mais le cofondateur et patron de la société voit beaucoup plus loin. À terme, explique-t-il, des “centaines” de services différents pourraient être proposés sur Airbnb, pour les voyageurs mais aussi pour les résidents.


Apple fait marche arrière, Fortnite de retour sur iOS

L’avertissement de la justice américaine aura suffi à faire plier Apple. Mardi, le groupe à la pomme a finalement validé le retour de Fortnite sur l’App Store aux États-Unis, cinq ans après son bannissement. La semaine dernière, il avait pourtant assuré que rien ne changerait jusqu’à la fin du conflit judiciaire qui l’oppose à Epic Games, l’éditeur du populaire jeu vidéo. Ce dernier avait alors immédiatement déposé un recours en justice. Lundi, la juge chargée de l’affaire, déjà lassée de l’attitude jusqu’au-boutiste d’Apple, avait suivi son argumentaire, laissant moins de dix jours au concepteur de l’iPhone pour se mettre en conformité. La victoire est double pour Epic. Non seulement Fortnite caracole en tête des applications les plus téléchargées aux États-Unis, mais l’éditeur ne va aussi plus verser le moindre centime.


Après de nouvelles concessions, Microsoft devrait éviter une lourde amende en Europe

Cinq ans après la plainte déposée par Slack, Microsoft entrevoit le bout du tunnel. Satisfaite par de nouvelles concessions, la Commission européenne vient d’ouvrir une période de consultation publique, dernière étape avant la fermeture définitive du dossier. Le groupe de Redmond, qui éviterait ainsi une lourde amende, était poursuivi pour avoir abusé de la position dominante de sa très populaire suite bureautique Microsoft 365 afin d’imposer Teams dans les entreprises. Il s’engage désormais à mettre un terme à la vente liée obligatoire, qui rendait de fait gratuit l’accès à sa plateforme de communication et de collaboration pour l’ensemble de ses clients. Et il promet aussi de ne plus limiter l’interopérabilité entre ses autres produits maison et les concurrents, comme Slack ou Zoom, ce qui a pu pousser certaines entreprises à opter pour Teams.


| ET AUSSI |

>> Les États-Unis renoncent à limiter les exportations de puces d'IA


Crédit photos: Flickr / Mathieu Thouvenin – Google

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Par Jérôme Marin

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