Et aussi: L'appareil IA d'OpenAI – L'internet par satellites d'Amazon
Tous les vendredis, l’édition hebdomadaire de Cafétech vous propose un tour d’horizon des principales actus tech de la semaine écoulée.
Bonne lecture et bon week-end.
Comme un symbole des promesses non tenues, la 5G a fêté la semaine dernière son cinquième anniversaire en France dans une quasi-indifférence générale. Un contraste saisissant avec l’enthousiasme qui avait accompagné le lancement, fin 2020, de cette nouvelle génération d’Internet mobile. Plus rapide, plus réactive, plus dense… La 5G était censée révolutionner les usages, aussi bien chez les particuliers que dans les entreprises. Elle devait également représenter une manne financière pour les opérateurs télécoms.
Cinq ans plus tard, force est de constater que la réalité est très éloignée du scénario annoncé. Les nouveaux services promis au grand public, comme la réalité augmentée ou le cloud gaming, ne se sont jamais matérialisés. Le déploiement de réseaux privés, censés offrir davantage de sécurité et de fiabilité aux entreprises, demeure marginal. Et les opérateurs n’ont jamais réussi à imposer les hausses de prix qui leur auraient permis de véritablement rentabiliser les investissements colossaux engagés pour moderniser leurs infrastructures.
Côté consommateurs, le principal écueil de la 5G tient à sa proposition de valeur. Les opérateurs ont essentiellement centré leur stratégie marketing autour d’une connexion bien plus rapide, mais ce gain reste quasiment imperceptible pour l’immense majorité des usages quotidiens. Il n’y a donc pas eu de véritable rupture, là où la 3G avait ouvert l’ère de la navigation Internet mobile et la 4G avait démocratisé la consommation de vidéo. La transition s’est ainsi opérée bien plus lentement, particulièrement en Europe.
Selon l’Arcep, le régulateur français des télécoms, 28,4 millions de cartes SIM étaient actives sur le réseau 5G avant l’été. C’est certes dix millions de plus qu’un an plus tôt, mais cela ne représente qu’un tiers du parc total. Surtout, le prix moyen des forfaits n’a pas évolué en cinq ans. La transition est plus rapide ailleurs en Europe, avec 55% d’abonnements 5G, d’après l’équipementier réseau Ericsson. Ce pourcentage grimpe même à 85% aux États-Unis, où les grands opérateurs ne proposent plus d’offres limitées à la 4G.
Côté entreprises, l’Arcep ne recense qu’une centaine de réseaux privés en France, principalement dans l’industrie et la logistique. Mais la plupart en sont encore au stade d’expérimentation. Leur nombre est aussi faible dans presque tous les pays, à l’exception notamment de la Chine. Sur le papier, la 5G privée permet de bénéficier d’une infrastructure dédiée, indépendante du réseau public, offrant un débit plus élevé, une latence réduite et un niveau de sécurité renforcé. Mais le coût des équipements constitue un frein majeur à son adoption.
Pour relancer la dynamique, le secteur mise désormais sur la 5G SA – pour standalone (ou autonome). Aussi appelée commercialement 5G+, elle est présentée comme la “vraie” 5G. Contrairement à la première génération, elle repose exclusivement sur des antennes 3,5 GHz, offrant les meilleures performances, et ne s’appuie plus sur des équipements hérités de la 4G. En France, son déploiement avance progressivement, tant en matière de couverture que d’offres commerciales. À court terme, son intérêt semble encore limité pour le grand public.
La 5G SA pourrait toutefois bénéficier d’un coup de pouce: l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle générative. Aux États-Unis, l’opérateur Verizon promet déjà des réseaux privés capables d’absorber des charges de travail liées à l’IA. L’arrivée attendue des lunettes de réalité augmentée pourrait aussi changer la donne. Longtemps annoncée, cette nouvelle génération d’appareils semble enfin se concrétiser. Meta pourrait lancer un premier modèle dès 2027 et d’autres acteurs travaillent eux aussi sur des projets similaires.
L’intérêt autour de ces lunettes est dopé par l’IA générative, qui permet de les doter d’un assistant vocal et visuel. Bien que limités, les modèles Meta Ray-Ban rencontrent ainsi un succès commercial inattendu. Pour l’heure, ces appareils restent reliés à un smartphone, dont ils utilisent la connexion Internet. Mais à terme, ils fonctionneront de manière autonome et devront s’appuyer, assure l’industrie, sur le réseau 5G SA, afin de bénéficier du débit et de la faible latence nécessaires pour garantir une expérience fluide.
Pour aller plus loin:
– En Finlande, la 6G est déjà en route
– Nokia, symbole des promesses non tenues de la 5G
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“Nous ne sommes pas Enron”. Signe d’une certaine fébrilité, Nvidia s’est senti obligé de démentir les accusations formulées dans une newsletter confidentielle, rédigée par le patron… d’une entreprise de transport d’animaux au Sri Lanka. Le géant de cartes graphiques (GPU) a rejeté tout soupçon de pratiques comptables douteuses, semblables à celles de l’ancien géant américain de l’énergie, emporté en 2001 par un scandale que personne n’a encore oublié à Wall Street, après avoir maquillé ses comptes via une myriade de sociétés écrans.
Cette opération de déminage contraste avec l’assurance affichée il y a une semaine par Jensen Huang. À l’occasion de la publication de résultats trimestriels records – 57 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 31 milliards de profits –, le patron de Nvidia clamait haut et fort que tout allait pour le mieux. “On parle beaucoup d’une bulle, mais ce que nous observons est très différent”, assurait-il, soulignant que “la demande en puissance de calcul ne cesse de s’amplifier, tant pour l’entraînement que pour l’inférence”.
Même les plus optimistes avaient fini par perdre patience. Déjà attendue l’an dernier, la reprise des levées de fonds s’est enfin matérialisée en Europe. Après trois années de recul, les sommes récoltées par les start-up du continent devraient repartir à la hausse en 2025, selon le rapport annuel du fonds de capital-risque britannique Atomico, publié ce mercredi. Le rebond reste toutefois modeste: avec 44 milliards de dollars levés, la progression n’atteint que 7% par rapport à 2024, très loin du bond observé aux États-Unis.
L’écosystème américain tire pleinement profit de l’essor de l’intelligence artificielle générative. Dans le sillage d’OpenAI, Anthropic ou encore xAI, la start-up d’Elon Musk, qui enchaînent les tours de table d’envergure, les levées de fonds dans le secteur devraient quasiment doubler cette année aux États-Unis, atteignant 146 milliards de dollars. C’est dix fois plus qu’en Europe, où elles devraient passer de 10 à 14 milliards, dont 1,7 milliard pour la start-up française Mistral AI.
Six mois après avoir annoncé le rachat de la start-up fondée par Jony Ive, OpenAI dispose désormais d’un premier prototype de son appareil pensé pour l’ère de l’intelligence artificielle générative. Et censé remplacer, à terme, les smartphones comme plateforme dominante. “Simple, beau et ludique”, a laconiquement résumé Sam Altman, le patron du créateur de ChatGPT, interrogé aux côtés de l’ex-designer vedette d’Apple par Laurene Powell Jobs – la veuve de l’ancien patron du groupe à la pomme.
En mai, OpenAI a déboursé pas moins de 6,5 milliards de dollars pour mettre la main sur io, lancée l’an passé par Jony Ive et d’anciens dirigeants d’Apple. Une somme astronomique pour une start-up qui ne propose encore aucun produit. Mais l’opération illustre les convictions de Sam Altman, déjà impliqué dans le projet. Selon lui, l’IA va provoquer un changement radical des usages, déplaçant les utilisateurs des smartphones vers de nouvelles plateformes. “Cette technologie mérite tellement mieux”, assurait-il alors.
Ne l’appelez plus Kuiper, mais Leo. Le projet d’Internet par satellites d’Amazon change de nom, en référence à “low-Earth orbit” (l’orbite terrestre basse). Surtout, il se rapproche du lancement. Lundi, le géant du commerce en ligne a annoncé une phase de tests avec plusieurs entreprises, principalement américaines, dont la compagnie aérienne JetBlue. Les débuts commerciaux sont espérés l’an prochain, à condition toutefois d’accélérer la cadence de production et de déploiement des satellites.
Il aura fallu six ans à Amazon pour mettre en orbite les premiers minisatellites de son ambitieux projet. Depuis mai, le groupe a déployé 153 appareils de sa future constellation, qui vise à fournir un accès à Internet à très haut débit. Et donc à rivaliser avec l’offre Starlink de SpaceX, opérationnelle depuis 2021 et qui compte déjà plus de six millions d’abonnés dans le monde. Ce total doit être porté à 180 en décembre, très loin encore de la flotte de 578 satellites nécessaire pour le lancement commercial.
>> Après Udio, la start-up Suno s’allie aussi à l’industrie du disque
Crédit photos: Ericsson - Nvidia