Et aussi: Nouveau sursis pour TikTok - De la pub sur ChatGPT
Tous les vendredis, l’édition hebdomadaire de Cafétech vous propose un tour d’horizon des principales actus tech de la semaine écoulée.
Bonne lecture et bon week-end.
Qu’il semble bien loin le temps où Satya Nadella et Sam Altman prenaient la pose pour officialiser un renforcement de l’alliance entre Microsoft et OpenAI. Et aussi celui où le patron du géant de Redmond volait au secours du directeur général du concepteur de ChatGPT, tout juste débarqué par son conseil d’administration. Entre les deux groupes, les relations n’en finissent plus de s’envenimer depuis plusieurs mois. Le partenariat “gagnant-gagnant” des débuts a ainsi laissé la place aux rancœurs et aux menaces. D’un côté, OpenAI réfléchirait à saisir les autorités de la concurrence pour dénoncer les clauses commerciales signées avec son principal actionnaire, rapporte le Wall Street Journal. De l’autre, Microsoft pourrait bloquer le changement de statut juridique de la start-up, pourtant indispensable à son développement, explique le Financial Times.
Tentative d’éviction – Le tournant intervient en novembre 2023, lorsque le conseil d’administration d’OpenAI renvoie abruptement Sam Altman, lui reprochant de s’être lancé dans une course effrénée vers l’IA générale, c’est-à-dire capable d’apprendre seule, en négligeant les risques. En coulisses, Satya Nadella s’active rapidement, car un changement de cap pourrait avoir de graves répercussions sur sa société. S’il obtient le retour aux commandes du patron évincé, cet épisode constitue un tournant pour Microsoft, qui prend conscience de sa dangereuse dépendance envers la start-up. En mars 2024, le groupe décide ainsi de débaucher les salariés d’Inflection AI, dont son fondateur Mustafa Suleyman, placé à la tête d’une nouvelle division dédiée à l’IA. Il travaille depuis sur la conception de ses propres modèles, concurrents directs de ceux d’OpenAI.
Levées de fonds – Dans le même temps, OpenAI a besoin de toujours plus de liquidités, alors que ses pertes s’envolent – cinq milliards de dollars l’an passé – et que la rentabilité n’est pas espérée avant 2029. Fin 2023, Sam Altman demande donc une rallonge à Satya Nadella, qui refuse. Il se tourne vers d’autres investisseurs. Fin 2024, il conclut une première levée de 6,6 milliards de dollars – dont 750 millions “seulement” apportés par Microsoft. En avril 2025, il obtient une enveloppe pouvant aller jusqu’à 40 milliards, dont 30 milliards venant du japonais Softbank. Mais ces deux opérations s’accompagnent d’une obligation: un changement de statut juridique pour ne plus redistribuer les profits à Microsoft à son organisme non lucratif. Une condition indispensable pour entrer en Bourse, et ainsi assurer des plus-values aux nouveaux investisseurs.
Renégociation – OpenAI souhaite ainsi abandonner le statut à “but lucratif plafonné” de sa société commerciale – elle souhaitait initialement aussi remettre en cause le contrôle par sa structure à but non lucratif, mais a fait marche arrière face aux inquiétudes des régulateurs. Pour y parvenir, il faut cependant renégocier l’accord conclu avec Microsoft. Et plus particulièrement convaincre le groupe de Redmond de renoncer à sa part des futurs profits. Selon The Information, la start-up lui propose notamment de récupérer en échange 33% de son capital – une participation désormais valorisée à 100 milliards de dollars. Mais l’offre ne satisfait pas Microsoft. Le groupe serait prêt à stopper les discussions, se reposant uniquement sur l’accord commercial actuel, qui court jusqu’en 2030, date à laquelle il devrait être sorti de sa dépendance à OpenAI.
On le connaît pour ses Marilyn acidulées et ses boîtes de soupe devenues cultes. Mais Andy Warhol, c’est aussi un phénomène de marché. En mai 2022, une de ses œuvres s’est arrachée à près de 200 millions de dollars, confirmant son statut d’icône… et d’actif d’exception.
Depuis plusieurs années, son œuvre s’impose comme un pilier du segment "art contemporain d’après-guerre", le plus dynamique du marché mondial. Un marché qui attire de plus en plus d’investisseurs à la recherche de diversification patrimoniale.
C’est là que Matis entre en jeu. Fondée par deux experts de la finance et de l’art, cette société propose un accès inédit à cette classe d’actifs via des club-deals dès 20.000 euros. L’idée ? Cibler des œuvres à forte valeur de revente, avec un objectif de performance net situé entre 12 et 20 % sur des cycles courts.
Attention, ces performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement dans des actifs non cotés présente un risque de perte partielle ou totale du capital investi.
Dans un contexte où les marchés traditionnels peinent à rassurer, investir dans une œuvre de Warhol — ou dans celles d’autres artistes au rayonnement international — devient une stratégie à la fois culturelle et patrimoniale.
*Données actualisées au 12 juin 2025. Calcul pondéré / montants club deals : vision globale de l'actif. Performance nette investisseur : montant reversé à l'investisseur, net de tout frais et brut de fiscalité, qui correspond à la différence entre le prix de cession de l'œuvre et son montant d'acquisition, auquel sont retranchés les frais afférents à la commission de la galerie, les taxes et les frais de Matis.
Le jugement a le mérite de poser de premières bases pour une potentielle jurisprudence sur l’entraînement de l’intelligence artificielle générative. Mais il ne satisfait probablement personne. Ni les start-up du secteur ni les ayants droit qui les poursuivent pour violation du droit d’auteur. Mardi, un juge californien n’a accordé qu’une victoire très partielle à Anthropic, qui était poursuivie par trois écrivains américains. Il a estimé que l’utilisation de leurs livres pour entraîner le grand modèle de langage Claude s’inscrivait bien dans le cadre dufair use – une notion qui permet un “usage raisonnable” d’œuvres protégées. Il a cependant conclu que la start-up n’avait pas le droit de pirater environ sept millions de livres. Un deuxième procès est ainsi prévu en décembre sur cette question. Celui-ci pourrait déboucher sur une gigantesque amende.
C’est un procès qui fera date dans l’histoire de l’intelligence artificielle générative. Pour la première fois, un acteur du secteur se retrouve en effet sur le banc des accusés: la start-up britannique Stability AI. Connue pour le générateur d’images Stable Diffusion, elle est poursuivie par la grande banque de photos américaine Getty Images, qui l’accuse d’avoir violé sa propriété intellectuelle en utilisant pas moins de 12 millions de clichés de son catalogue pour entraîner ses modèles d’IA. Les audiences, qui ont débuté début juin devant la haute cour de Londres, se concluent cette semaine. L’enjeu est crucial pour Stability AI, déjà engluée dans d’importantes difficultés financières. Mais pas seulement: le verdict dans cette affaire pourrait influer les nombreuses autres procédures lancées contre des spécialistes de l’IA dans plusieurs pays.
Thinking Machines n’a ni produit, ni feuille de route, ni véritable site Web. Pourtant, à peine quatre mois après son lancement, la start-up américaine, que Meta et Apple ont récemment pensé à racheter, n’a éprouvé aucune difficulté pour lever deux milliards de dollars – le double de la somme initiale espérée – auprès de grands fonds d’investissement de la Silicon Valley, rapportent le Financial Times et Bloomberg. Et elle est déjà valorisée à dix milliards. Cette opération est inédite par ses montants, même dans le secteur de l’intelligence artificielle générative sur lequel les financements coulent à flots. Elle repose principalement sur l’identité de sa fondatrice: Mira Murati, l’ancienne directrice de la technologie d’OpenAI, propulsée au rang de vedette de l’IA par le lancement spectaculaire de ChatGPT.
Officiellement, TikTok est interdit depuis le 20 janvier aux États-Unis. Cinq mois plus tard, l’application de courtes vidéos est pourtant toujours accessible sur le sol américain. Elle vient même de recevoir un délai supplémentaire de 90 jours de la part de l’administration Trump. Celui-ci s’ajoute aux deux sursis de 75 jours accordés en janvier puis en avril. Il doit permettre, sur le papier, à sa maison mère ByteDance de trouver un acheteur pour les activités américaines, comme l’exige une loi votée l’an passé par le Congrès. Dans les faits cependant, le groupe chinois ne semble pas pressé. Non seulement parce qu’il estime que le temps joue en sa faveur, mais aussi parce qu’il sait que Donald Trump est pris au piège d’une loi à laquelle il s’est opposé, car il a promis d’éviter la fermeture d’une plateforme qui compte 170 millions d’utilisateurs américains.
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Crédit photos: Microsoft - Anthropic