Et aussi: La spectaculaire chute du capital-risque
Tous les vendredis, l’édition hebdomadaire de Cafétech vous propose un tour d’horizon des principales actus tech de la semaine écoulée.
Bonne lecture et bon week-end.
La séquence de quatre minutes devait probablement être une réponse aux doutes sur les avancées d’Apple dans l’intelligence artificielle générative. Mais elle constitue davantage un aveu d’échec. Pour lancer lundi la keynote d’ouverture de la WWDC, Craig Federighi, le grand patron des logiciels du groupe à la pomme, a cru bon de citer toutes les fonctionnalités d’IA lancées ces derniers mois sur le système iOS. Dans les faits, cette liste a surtout rappelé l’écart abyssal qui sépare encore l’entreprise de Cupertino, qui trouve le temps de mettre en avant des outils au mieux assez classiques au pire complètement accessoires, des autres acteurs du secteur. Quelques améliorations ont bien été dévoilées. Mais la nouvelle version de Siri, au cœur des promesses initiales, a seulement été évoquée en quelques phrases. Et pour cause: son lancement a été reporté.
Maigres nouveautés – En 2024, Apple avait consacré près de la moitié de la keynote de la WWDC, sa conférence annuelle dédiée aux développeurs, à Apple Intelligence, une série de fonctionnalités devant faire entrer ses iPhone dans l’ère de l’IA générative. Cette année, le groupe s’est contenté de maigres nouveautés, comme un outil de traduction instantanée et la possibilité d’effectuer des recherches sur les éléments affichés sur l’écran. L’annonce vedette concernait le lancement, cet automne, d’une nouvelle interface graphique pour ses différents systèmes d’exploitation. Le contraste avec Google est saisissant. Fin mai, lors de sa conférence I/O, le moteur de recherche a en effet multiplié les annonces dans le domaine de l’IA – reléguant même son système Android à une conférence secondaire. Son principal rival n’est d’ailleurs plus Apple, mais OpenAI.
Le nouveau Siri pas avant 2026 ? – Autant dire que la présentation de lundi n’a pas rassuré tous ceux, notamment à Wall Street, qui doutent de la capacité de la société à être véritablement compétitive dans l’IA. Les prochains développements autour de Siri représentent la prochaine échéance majeure. Initialement attendue en avril, la refonte de l’assistant vocal, annoncée en grande pompe il y a un an, n’arrivera pas avant la prochaine version du système iOS, prévue à l’automne avec les nouveaux iPhone. Peut-être même pas avant une mise à jour début 2026, alors que le groupe pourrait décider de repartir d’une feuille blanche. Et les fonctionnalités les plus avancées pourraient ne pas être lancées avant 2027. “Nous avons besoin de davantage de temps pour atteindre notre exigence élevée en matière de qualité”, justifie simplement Craig Federighi
Deux contraintes - Actant ces problèmes, Tim Cook a procédé fin mars à une réorganisation interne, retirant le développement de Siri à John Giannandrea, le responsable de l'IA. Celui-ci a été confié à Mike Rockwell, un ingénieur hardware qui a la réputation de pouvoir mener des projets complexes. À lui de trouver des solutions pour surmonter les deux contraintes que s'est imposées Apple. D'une part, le choix de développer ses propres modèles de langage, au lieu de se reposer sur des modèles existants, comme le font les autres marques de smartphones. D'autre part, la volonté de faire tourner le nouveau Siri en local, c'est-à-dire en utilisant le processeur de l'iPhone sans aller chercher du calcul supplémentaire dans le cloud. Pour le moment cependant, les difficultés d'Apple constituent davantage un désaveu d'image qu'un véritable problème commercial.
Pour aller plus loin:
– Comment Apple a raté le virage de l’intelligence artificielle générative
– OpenAI rachète la start-up du designer de l’iPhone pour remplacer les smartphones
© Vincent Bourrut | Tourisme neuchâtelois
À seulement quelques heures de la France, Neuchâtel vous invite à vivre une expérience unique. Réputée pour son cadre naturel exceptionnel, la région offre un mélange unique de patrimoine historique, d’innovation technologique et de douceur de vivre
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Mistral AI ne se voit plus seulement en alternative européenne à OpenAI, Anthropic ou encore DeepSeek. La start-up française spécialisée dans l’intelligence artificielle générative rêve aussi de devenir une alternative à Amazon Web Services, Microsoft Azure et Google Cloud. Mercredi, elle a ainsi annoncé le lancement de sa propre plateforme de cloud computing. Baptisée Compute, celle-ci sera couplée à une couche logicielle qui doit permettre aux entreprises de développer et de déployer rapidement des services d’IA. Pour crédibiliser cet ambitieux projet, Mistral insiste sur ses liens avec Nvidia, qu’elle présente comme un partenaire. Dans les faits, le rôle du géant américain pourrait se limiter à la fourniture de 18.000 super puces GB200, le GPU le plus puissant de sa gamme dédiée à l’IA. Une capacité de calcul inégalée pour un acteur européen.
Ren Zhengfei s’exprime peu. Mais le patron de Huawei est sorti de son silence pour… minimiser les avancées de son groupe dans les puces dédiées à l’intelligence artificielle générative. “Les États-Unis ont exagéré nos réalisations”, assure-t-il dans un entretien publié en début de semaine par le journal chinois Quotidien du peuple. “Nos puces ont encore une génération de retard”, a-t-il ajouté, en référence à la carte graphique Ascend 910, qui permet d’entraîner et de faire tourner des modèles d’IA. S’il semble bien correspondre à la réalité, cet aveu peut paraître surprenant. Mais il s’inscrit dans une bataille de communication. Objectif: éviter un renforcement des sanctions mises en place par Washington. “La Chine n’a pas des années de retard, mais peut-être trois à six mois tout au plus”, rétorque David Sacks, le conseiller IA de la Maison Blanche.
Un cache-misère. Fin mai, le fonds français Cathay Innovation a bouclé un véhicule d’investissement d’un milliard de dollars, destiné à financer des start-up dédiées à l’intelligence artificielle. Seul le suédois EQT Ventures a récolté en 2022, au cœur de l’euphorie post-Covid, une somme plus importante en Europe. Derrière cette opération, la réalité est cependant bien moins reluisante pour les spécialistes du capital-risque. Sur les cinq premiers mois de l’année, les fameux VC n’ont en effet levé que 40 milliards de dollars dans le monde, selon les décomptes du cabinet spécialisé Pitchbook. À moins d’un spectaculaire – et improbable – retournement du marché, ils devraient ainsi enregistrer leur plus mauvaise performance annuelle depuis 2015. “Les perspectives restent sombres”, souligne Emily Zheng, analyste chez Pitchbook.
Crédit photos: Apple - Vivatech