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Le temps d'un café, l'actualité tech décryptée

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Par Jérôme Marin
13 déc. · 3 mn à lire
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Google avance dans le quantique, la French Tech en Bourse, les puces 5G d'Apple

Et aussi: Cruise finit à la casse -TikTok en survis aux États-Unis

Tous les vendredis, l’édition hebdomadaire de Cafétech vous propose un tour d’horizon des principales actus tech de la semaine écoulée.

Bonne lecture et bon week-end.


| GRAND ANGLE |

Google revendique une avancée "historique" dans l'informatique quantique

C’est une limite de l’informatique quantique sur laquelle butent les chercheurs depuis plus de trente ans. Google assure pourtant l’avoir résolue, au moins partiellement. Dans un article publié lundi dans la revue scientifique Nature, le moteur de recherche a dévoilé une nouvelle méthode de correction permettant de réduire de manière exponentielle le taux d’erreur à mesure que la puissance d’une puce quantique augmente. “Un accomplissement historique, se félicite Hartmut Neven, le patron du laboratoire Quantum AI de Google. Cela constitue un signe fort que des ordinateurs quantiques utiles et très larges peuvent effectivement être construits”. Une telle machine, encore théorique, doit permettre de réaliser des calculs informatiques complexes, que les superordinateurs traditionnels ne pourraient pas mener.

Dix septillions d’années – L’informatique quantique repose sur les qubits. Contrairement aux bits classiques, qui fonctionnent de manière binaire, ceux-ci peuvent prendre à la fois les valeurs 0 et 1. Et toutes les combinaisons de ces deux valeurs. Cette propriété est appelée superposition d’états. Un autre phénomène entre en jeu: l’intrication quantique, qui correspond à la corrélation entre différents qubits. En théorie, ces deux éléments doivent permettre de réaliser massivement des calculs parallèles. Et donc de réduire considérablement le temps nécessaire à leur réalisation. Selon Google, sa dernière puce quantique, baptisée Willow et composée de 105 qubits, a ainsi pu résoudre en moins de cinq minutes un calcul qui prendrait dix septillions (soit, un suivi de 25 zéros) d’années aux superordinateurs les plus puissants au monde.

Qubits logiques – Dans la pratique, cependant, l’informatique quantique fait face à l’instabilité des qubits, sous l’effet de leur environnement. Ils peuvent ainsi perdre leur propriété de superposition – on parle alors de décohérence. Cela se traduit par un nombre d’erreurs beaucoup plus élevé que pour l’informatique traditionnelle. Ce phénomène est d’autant plus problématique que le taux d’erreur s’accroît en même temps que le nombre de qubits. Si un principe de correction d’erreurs quantiques a été introduit en 1995, personne n’avait encore réussi à réduire les risques tout en augmentant la puissance. Pour y parvenir, la société de Mountain View explique avoir mis au point un système reposant sur l’utilisation de qubits logiques, constitués de plusieurs qubits physiques intriqués pour encoder l’information de façon redondante.

“Calcul utile” – Si l’avancée de Google a été unanimement saluée, le chemin à parcourir reste encore très long. Sa démonstration de réduction du taux d’erreur n’a été menée que sur des systèmes comprenant 9, 25 et 49 qubits. Et le taux d’erreur de Willow reste encore extrêmement élevé – un sur cent selon Google. “Le prochain défi sera de réaliser un premier calcul utile, dépassant l’informatique classique, et pertinent pour une application concrète dans le monde réel”, ajoute par ailleurs Hartmut Neven. À la lutte notamment avec IBM, Google ambitionne de concevoir un ordinateur quantique composé d’un million de qubits, et affichant un taux d’erreur ramené à un sur 10.000 milliards. Il y a trois ans, l’entreprise promettait un lancement d’ici à 2029. Dans sa feuille de route actualisée, elle ne s’engage cependant plus sur une date.

Pour aller plus loin:
– Pasqal lève 100 millions d’euros pour son ordinateur quantique


| UN MESSAGE DE DOM PÉRIGNON |

La Table du Chef de Dom Pérignon, une Expérience visuelle et gastronomique

Le Meurice Alain Ducasse et Dom Pérignon unissent leur savoir-faire et leur créativité pour vous offrir une expérience gastronomique raffinée, au cœur de l'une des cuisines les plus prestigieuses de Paris. L'occasion pour les amateurs de champagne et de gastronomie d'explorer la rencontre parfaite entre la cuisine d’exception et les grands millésimes du champagne.

Le menu, élaboré par le chef Amaury Bouhours, guide les convives à travers une exploration des saveurs. Un menu en cinq phases, comme autant d’hommage aux valeurs de Dom Pérignon, dont un grand final pour clore en beauté ce parcours sensoriel: un dessert signature du chef pâtissier Cédric Grolet.

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| EN BREF |

Pour la French Tech, enfin l'heure des introductions en Bourse ?

Avec l’éditeur de logiciels Planisware au printemps puis, plus modestement, le spécialiste de l’intelligence artificielle générative LightOn en novembre, l’année aura été très calme pour les introductions en Bourse (IPO) de sociétés technologiques françaises. Une nouvelle fois. Mais après “trois années creuses”, Mathieu Caron anticipe désormais des jours meilleurs. “Le pipeline est très encourageant”, souligne le responsable des marchés primaires d’Euronext, qui gère sept places boursières en Europe, dont celle de Paris. Deux éléments incitent à l’optimisme. D’abord, un contexte plus favorable, avec une baisse des taux directeurs et les performances solides des indices boursiers, notamment le Nasdaq. Ensuite, la nécessité pour les start-up ayant levé des fonds en 2020 ou 2021 d’offrir une sortie à leurs investisseurs.


Apple va commencer à déployer ses puces 5G en 2025

Apple touche au but. Après plusieurs années de retard, le groupe à la pomme va enfin commencer à s’émanciper de Qualcomm. Selon l’agence Bloomberg, il se prépare en effet à déployer son propre modem 5G l’an prochain. Celui-ci sera d’abord intégré au futur iPhone SE, son modèle d’entrée de gamme, et aux iPad premiers prix. L’arrivée au sein des modèles premium est espérée pour l’automne 2026, avec la gamme d’iPhone 18. Elle se poursuivra l’année suivante avec les iPad les plus puissants. Cette montée en puissance doit coïncider avec le lancement d’une deuxième puis d’une troisième génération de puces réseau, capables de rivaliser puis de dépasser celles de Qualcomm. Apple parie sur une intégration renforcée avec le processeur mobile, devant permettre, sur le papier, de limiter la consommation d’énergie et d’améliorer la connectivité.


Le projet de robot-taxi de Cruise définitivement abandonné par GM

Après avoir englouti environ dix milliards de dollars dans Cruise, General Motors arrête les frais. Mardi, le grand constructeur automobile américain a officiellement renoncé à concevoir ses propres robots-taxis. Un projet sur lequel travaillait la start-up californienne qu’il avait rachetée en 2016 pour un milliard. Mais qui était quasiment au point mort depuis plus d’un an, suite à un grave accident dans les rues de San Francisco. GM justifie son choix par le “temps et les ressources considérables nécessaires” pour concevoir des véhicules autonomes. Et aussi par “un marché des robots-taxis de plus en plus concurrentiel”, entre l’avance prise par Waymo, la filiale de Google, et les grandes ambitions de Tesla. Le géant de Detroit n’a pas communiqué sur de potentiels licenciements, mais il table sur un milliard d’économies par an.


Aux États-Unis, l'avenir de TikTok ne tient plus qu'à un fil

L’étau se resserre dangereusement autour de TikTok aux États-Unis. La semaine dernière, la justice a débouté la plateforme de courtes vidéos, qui contestait une loi lui imposant de vendre ses activités américaines, sous peine d’être bannie des boutiques d’applications. Les trois juges ont estimé que cette obligation se justifiait par des impératifs de sécurité nationale. Et donc qu’elle ne violait pas le premier amendement de la constitution, qui protège la liberté d’expression. TikTok promet de poursuivre le combat, probablement en saisissant la Cour suprême. La filiale du groupe chinois ByteDance a déjà demandé une injonction pour suspendre l’application du texte. En cas d’échec, son avenir aux États-Unis ne tiendrait alors plus qu’au bon vouloir de Donald Trump, qui s’est dit opposé à cette loi pendant sa campagne présidentielle.


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Crédit photos: Google - Euronext