Et aussi: Les offres payantes de YouTube cartonnent - Le DMA entre dans une deuxième phase
Tous les vendredis, l’édition hebdomadaire de Cafétech vous propose un tour d’horizon des principales actus tech de la semaine écoulée.
Bonne lecture et bon week-end.
“L’outil IA le plus impressionnant que j’ai jamais essayé”. Victor Mustar, responsable produit de la bibliothèque de modèles Hugging Face, s’est joint ce week-end au concert de louanges envers Manus AI. Dévoilé la semaine dernière dans une courte vidéo, il ne s’agit pas d’un simple chatbot. Mais d’un véritable agent d’intelligence artificielle générative, capable, sur le papier, de planifier et d’exécuter des tâches complexes sans supervision humaine. Une première alors que le secteur commence, à peine, à basculer dans cette direction. Les plus enthousiastes n’hésitent pas à évoquer un deuxième “moment DeepSeek”, en référence à la start-up chinoise éponyme qui a bousculé les certitudes fin janvier en concevant un modèle très performant sans utiliser d’importantes ressources informatiques. D’autres y voient même une étape encore plus importante.
Ambitions internationales – Comme DeepSeek, Manus a été développé en Chine, illustrant la force de l’écosystème local malgré les sévères restrictions imposées par Washington sur les exportations de GPU dédiés à l’IA. Officiellement, son concepteur s’appelle Butterfly Effect. Sur son site Internet, celui-ci explique être basé à Singapour. Dans les faits, il s’agit d’une entité légale cachant une start-up chinoise appelée Monica. Cette petite dissimulation s’explique par une volonté de conquérir les marchés internationaux, une ambition affichée l’an passé par son fondateur Xiao Hong. En témoigne un site déjà traduit dans dix langues. Et une vidéo de présentation “à l’américaine” entièrement en anglais. Selon la presse chinoise, ses dirigeants ont repoussé début 2024 une offre de rachat de 30 millions de dollars émise par ByteDance, la maison mère de TikTok.
“Prochain paradigme” – Manus prend la forme d’un chatbot pouvant remplir automatiquement plusieurs tâches différentes pour répondre à une requête. L’utilisateur n’a ainsi plus besoin de guider l’IA, en lui demandant de les réaliser une par une. Dans un exemple, l’outil recherche un appartement dans un quartier de New York correspondant à plusieurs critères (criminalité, proximité d’un collège…). Dans un autre, il analyse quinze CV pour classer les candidats selon différents critères. Manus est “le prochain paradigme de la collaboration entre l’homme et la machine”, prédit déjà Yichao Ji, responsable de la recherche sur le projet. La start-up revendique de meilleures performances que la fonctionnalité Deep Research lancée en février par OpenAI. Mais les premiers retours des utilisateurs ayant pu accéder à la version bêta sont plus mitigés.
Agents multiples – Manus ne se distingue pas par ses modèles d’IA. Et pour cause: l’outil utilise des modèles externes, comme Claude, conçu par la start-up américaine Anthropic, et Qwen, développé par le géant chinois Alibaba. Son innovation réside dans un système d’agents multiples, capable de découper une requête en plusieurs tâches réparties entre différentes IA spécialisées. Cette avancée constitue une première étape vers le développement d’une IA agentique, promise ces derniers mois par les géants du secteur alors que les chatbots peinent encore à s’imposer dans les entreprises. Ces agents seraient capables d’automatiser certaines tâches complexes sans intervention humaine. Ils sont considérés comme un immense débouché commercial. À tel point qu’OpenAI envisage, selon The Information, des prix compris entre 2.000 et 20.000 dollars par mois.
Pour aller plus loin:
– DeepSeek, la start-up chinoise qui rebat les cartes de l’IA
– Les États-Unis soupçonnent DeepSeek d’importer illégalement des puces d’IA
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Peut-il être le sauveur providentiel d’Intel ? Mercredi, le fabricant américain de semi-conducteurs a officialisé l’arrivée de Lip-Bu Tan au poste de directeur général. Figure respectée du secteur, et ancien membre du conseil d’administration, celui-ci faisait partie des grands favoris pour prendre la succession de Pat Gelsinger, poussé à la retraite anticipée fin 2024 après l’échec de son ambitieux plan de relance. Sa mission “ne sera pas facile”, reconnaît-il, dans un message adressé aux employés. Et pour cause: Intel a accusé l’an passé sa première perte annuelle en près de vingt ans. Ses positions sont menacées sur ses marchés historiques, les processeurs pour ordinateurs et serveurs. Sa nouvelle activité de fonderie tarde à décoller. Et ses efforts dans les cartes graphiques dédiées à l’intelligence artificielle ne portent pas leurs fruits.
Neuf mois après sa présentation, le nouveau Siri, dopé à l’intelligence artificielle générative, n’est toujours pas disponible. Son lancement vient même d’être reporté par Apple. Le développement a pris “plus longtemps que nous le pensions”, a reconnu la semaine dernière le groupe de Cupertino, qui évoque désormais un déploiement “au cours de l’année à venir” – sans plus de précision. Si aucune date de sortie n’avait été communiquée, la version enrichie de Siri était initialement attendue en avril. Elle n’arrivera probablement pas avant la prochaine version du système iOS, prévue à l’automne avec les prochains iPhone. Peut-être même pas avant une mise à jour début 2026, alors que la société pourrait décider de repartir de zéro, rapporte l’agence Bloomberg. Les fonctionnalités les plus avancées ne seraient alors pas lancées avant 2027.
En vingt ans, YouTube a bâti son immense succès sur sa gratuité. Pourtant, la plateforme de vidéo a aussi réussi à imposer des abonnements payants auprès de ses utilisateurs. Si les débuts ont été mouvementés, ses offres Premium et Music viennent ainsi de dépasser la barre des 125 millions de clients – en comptant ceux qui sont encore dans la période d’essai. C’est autant que Disney+. Sur les treize derniers mois, elles ont attiré 25 millions d’abonnés supplémentaires. À titre de comparaison, Spotify en a gagné 27 millions en 2024. Une réussite que “beaucoup considéraient comme impossible”, savoure Lyor Cohen, le responsable de YouTube Music. Recruté en 2016, l’ancien patron de la maison de disques Warner Music a joué un rôle primordial, notamment en remettant de l’ordre dans une politique commerciale particulièrement confuse.
Un an après son entrée en vigueur, le Digital Markets Act va entrer dans une deuxième phase, celle des sanctions. Mais la Commission européenne ne devrait pas taper aussi fort que lui permet ce nouveau cadre réglementaire visant à renforcer la concurrence dans le numérique. Selon l’agence Reuters, elle ne devrait ainsi infliger que des amendes “modestes” à Apple et Meta. Très loin donc de la pénalité maximale, qui peut atteindre 10% du chiffre d’affaires mondial. Ce choix, qui n’est pas encore définitivement entériné, pourrait être interprété comme une volonté de ne pas accentuer les tensions avec l’administration Trump, qui se plaint des sanctions européennes. Bruxelles préfère mettre en avant la volonté de coopérer avec les entreprises, pour les pousser à changer leurs pratiques plutôt que de se lancer dans une bataille judiciaire.
>> OpenAI sort le chequier pour s'émanciper un peu plus de Microsoft
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>> DeepSeek bientôt interdit aux États-Unis ?
Crédit photos: Manus AI - Intel